aviné

aviné, ée [ avine ] adj.

• XIII^e; de aviner (1180) « fournir de vin »

♦ Qui a trop bu de vin. ⇒ ivre. — Par ext. Une haleine avinée, qui sent le vin. Face avinée.

aviné, ée

adj. Ivre.

|| Qui dénote l'ivresse. Démarche avinée.

⇒AVINÉ, ÉE, adj.

A.— [En parlant d'un objet : futaille, tonneau] Qui est imbibé de vin :

• 1. Bientôt une outre au col allongé, au cuir noirci et aviné, circula parmi les convives.

SUE (Lar. 19^e, 1866).

B.— P. ext. [En parlant d'une pers., d'un de ses attributs, ou de son comportement] Qui est en état d'ivresse ou troublé par l'ivresse. Regard aviné, yeux avinés; haleine avinée (Ac. 1932) :

• 2. Lorsqu'il [le vieillard] était ivre, il venait errer dans les cloîtres ... appelant les moines dans ses déclamations avinées, et priant d'une voix lugubre devant les chapelles.

G. SAND, Un Hiver à Majorque, 1842, p. 119.

• 3. Nulle part donc vous ne rencontrez comme chez nous de ces gros fermiers cossus, ventrus, à la face avinée, à la sacoche bourrée d'argent, qui s'en viennent aux foires de campagne, y font grand bruit, y marchandent longuement, se disputent en criant, se tapent dans la main, braillent dans les cafés en jouant aux dominos, s'emplissent de viandes et d'eau-de-vie, boivent jusqu'à trente demi-tasses en un jour, ...

FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 284.

— Fam. Il est aviné, c'est un corps aviné. ,,Se dit d'un homme qui a coutume de boire beaucoup`` (Ac. 1835, 1878). Avoir les jambes avinées. ,,Chanceler sur ses jambes pour avoir trop bu`` (Ac. 1835, 1878).

— Au fig. Démarche avinée. ,,La démarche d'un homme pris de vin ou qui semble pris de vin`` (Ac. 1932). Souper aviné. Repas copieusement arrosé (cf. BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 81).

PRONONC. :[avine].

STAT. — Fréq. abs. littér. :76.

aviné, ée [avine] adj.

ÉTYM. Fin XIII^e; p. p. de aviner.

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1 Techn. (Choses). Imbibé de vin. || Un tonneau aviné. || Une outre avinée.

2 Cour. (Personnes). Qui a trop bu de vin. ⇒ Ivre.

0.1 Dans le calme absolu de ce quartier, j'entendais devant moi des paroles et des rires qui devaient venir de promeneurs à demi avinés qui rentraient.

Proust, le Côté de Guermantes, Pl., t. II, p. 97.

♦ Une haleine avinée, qui sent le vin. || Regard, face avinée. || Une démarche avinée, d'un homme pris de vin.

1 C'est que vous ne pourrez peut-être pas soutenir ce personnage difficile. Cavalier (…) pris de vin (…) Pas mal, en vérité; vos jambes seulement un peu plus avinées.

Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.

2 Les masques avinés, se croisant dans la fange,

S'accostaient d'une injure ou d'un refrain banal.

A. de Musset, Lettre à Lamartine.

Encyclopédie Universelle. 2012.